Eglise Saint Jacques Mouries

Mouries
Bouches-du-Rhône
Patrimoine jacquaire
Églises/chapelles/oratoires

Une première chapelle Saint-Jacques est déjà mentionnée à Mouriès dans la bulle du pape Grégoire VII en 1079. Comme la plupart des sanctuaires de cette époque, la chapelle dépendait de la puissante abbaye de Montmajour qui nommait alors le curé. Elle est érigée en vicairie perpétuelle (paroisse) en 1639.

En 1769, la chapelle Saint-Jacques menaçait ruine et finit même par s'écrouler alors qu'on délibérait toujours sur la construction d'un nouvel édifice. Il fut décidé, et ordonné, que la nouvelle église serait construite sur l'emplacement de l'ancienne chapelle, près du cours Paul Revoil aux dépens de la commune des Baux.

Mais la construction d'une nouvelle église n'allait pas de soi. Plusieurs propriétaires s'érigèrent contre cette décision et un certain Le Blanc de Servane l'attaqua devant le Parlement, lequel mit par arrêt du 20 juin 1775 les maires, consuls et communauté des Baux "hors de cour et de procès", condamnant les habitants aux dépens envers les parties pour un montant de 1 215 francs, 19 sols et 8 deniers.

L'église, devenue paroissiale, fut néanmoins inaugurée en 1782 (inscription sur le portail d'entrée), conservant son titre de Saint-Jacques-le-Majeur. Les archives possèdent encore le devis détaillé de 43 pages manuscrites pour sa construction. Comme beaucoup d'autres sanctuaires, l'église fut dévastée pendant la Révolution puis fermée en 1795. Rouverte en 1802, puis restaurée, l'église Saint-Jacques est consacrée le 12 mars 1822 par l'archevêque d'Aix, dont le diocèse avait hérité de la paroisse de Mouriès depuis la Révolution.  

Différents vices de construction ne tardent cependant pas à se révéler. Les délibérations et les travaux de restauration, consolidations et réparations s'enchaînent. Le Conseil constate en 1826 que la plupart des marches de l'escalier conduisant au clocher sont brisées et qu'il se forme de nouvelles crevasses aux murs, bref que le clocher est sur le point de s'écrouler. Son abattage et son remplacement, sur de nouvelles fondations, s'imposait.  D'autres délibérations suivront. En 1866 un nouveau devis est établi.

En janvier 1893, un bloc de pierre tombe de la voûte de l'une des quatre chapelles, manquant de blesser plusieurs personnes ; de nouveaux travaux sont entrepris. Lors du tremblement de terre du 1er juin 1909, le clocher s'effondre ; des dégâts sont également constatés dans le presbytère. La boule surmontée d'une croix, placée au sommet du clocher tombe sur le lit (heureusement vide) du vicaire après avoir défoncé le toit ; l'incident faisait dire, avec ironie, "A Mouiès an perdu la boulo".

Un nouveau clocher "à bulbe" fait bientôt la fierté des Mouriésens. La toiture fera encore l'objet de plusieurs réfections (1965, 1979) ; la façade et le presbytère seront rafraichis en 1981.

"Elle est belle, elle est grande", assurément la plus grande église de l'ancienne communauté des Baux, diront les édiles en 1981 le jour de la Saint-Jacques ! Le pyramidion des années 1910-1912 tenait encore debout lors d'une nouvelle bénédiction du curé de l'Unité pastorale de la Vallée des Baux début 2018 après la dernière réfection de la toiture et du clocher.

Plusieurs tableaux décorent l'église Saint-Jacques dont "l'apparition d'un ange à saint Roch" signé J-B Corneille de la fin XVIIe siècle, donné à l'église en 1822 et classé Monument Historique. Diverses statues aussi, notamment de Jeanne d'Arc ou de saint Jean-Eude. À noter également dans l'une des quatre chapelles latérales, "l'Œuvre du Pain" de saint Antoine de Padoue.

Outre les statues déjà évoquées, une belle statue représentant saint Jacques peut être admirée sur l'un des murs de l'église.

 

Infos pratiques

13890 Mouries
France