34 – Canal Jeanne de Craponne
Du canal Jeanne de Craponne au chemin du Regirau : 3,5 km ; du chemin du Regirau à la voie ferrée : 4 km
Descriptif vers Rome
Passer le canal Jeanne de Craponne, continuer tout droit jusqu’au chemin de la Mathène : le GR 653A continue tout droit sur un sentier parfois embroussaillé et aboutit à la route D 72 d (NB : si le GR est trop embroussaillé, continuer sur le Chemin de la Mathène qui contourne à gauche une ferme et rejoint la D 72d qu’on prend alors à droite sur 100 m pour rejoindre le GR). Traverser la D 72d et, en face, le pont en bois qui franchit le canal du Congrès. Continuer tout droit jusqu'au bout du chemin du Regirau, à des lignes électriques et un carrefour.
Au carrefour tourner à gauche sur le chemin de Chante Alouette et, 700 m après, à droite, sur le chemin de la Petite Carraire, une petite route bordée d’un petit canal ; 400 m après, tourner à gauche et suivre le chemin des Batignolles, traverser 250 m plus loin le chemin de la Grande Carraire. Poursuivre le chemin des Batignolles sur 2 km, puis le chemin des Korrigans ; arriver à Salon. Prendre alors successivement à gauche la rue Henri Cros, puis à droite le Boulevard Denfert-Rochereau, prendre à gauche les escaliers et le passage piétons sous la voie ferrée.
Patrimoine
Le canal de Craponne :
Canal situé dans le département des Bouches-du-Rhône, relie la Durance au Rhône. L'objet initial du canal était d'amener de l'eau à Salon-de-Provence et à la plaine de la Crau. Il a été ensuite prolongé pour aller jusqu'à Arles. Un embranchement le fait communiquer avec l'étang de Berre en formant une île au-dessous de Salon-de-Provence. Il doit son nom à l'ingénieur Adam de Craponne qui l'a conçu et a commencé sa réalisation.
Adam de Craponne commence les travaux en 1554. Le canal part de la basse Durance, près de la Roque-d’Anthéron, suit la vallée du côté sud pour franchir le « pertuis de Lamanon ». L’eau du canal alimente les fontaines de Salon-de-Provence et fournit l’eau nécessaire à l’irrigation des sols arides de la Crau, au sud
des Alpilles, avant d’atteindre l’étang de Berre en suivant un parcours très sinueux.
Le canal connaît un tel succès qu'il devient rapidement essentiel à l'économie locale, ce qui oblige Craponne à l'agrandir à plusieurs reprises.
Histoire
L’arrêt « Canal de Craponne » est l’un des plus grands arrêts de la Cour de Cassation française, en droit civil, qui consacre le rejet de la théorie de l'imprévision en droit contractuel. C’est devenu un arrêt emblématique de la force obligatoire du contrat.
Depuis le XVIe siècle, le propriétaire d’un canal d’irrigation percevait la redevance de 3 sous pour l’entretien et la fourniture d’eau à la plaine voisine. À cause de la dépréciation monétaire de trois siècles, cette redevance était devenue complètement dérisoire et inadaptée ; elle ne couvrait même plus les frais d’entretien du canal. Le propriétaire décide de saisir les tribunaux afin de faire revaloriser la redevance prévue aux conventions de 1560 et 1567.
Le propriétaire saisit la Cour d’Appel d’Aix qui rend son arrêt le 31 décembre 1873. Un pourvoi est formé par le bénéficiaire du contrat, la Cour de Cassation rend son arrêt de principe le 6 mars 1876 :
Peut-on porter atteinte à la force obligatoire du contrat lorsque les circonstances économiques ont changé de telle sorte qu’il n’y a plus d’équilibre contractuel ?
La Cour de cassation rejette l’idée de révision du contrat par le juge, même en cas de changement profond des circonstances affectant l’équité du contrat.
Puisque « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites » (article 1134 du code civil), il n’y a pas lieu d’autoriser le juge à se placer au-dessus de la loi voulue par les parties. Tant que les conditions essentielles du contrat sont réunies, il n’y a pas lieu de réviser le contrat.