SIX FOURS LES PLAGES

SIX FOURS LES PLAGES
Var
Patrimoine non-jacquaire

SIX-FOURS-LES-PLAGES SANCTUAIRE

Chapelle Notre-Dame-du-Mai (de la Bonne-Garde)

Du haut du Cap-Sicié, la chapelle Notre-Dame-du-Mai, dite aussi de Bonne-Garde ou de Bonne-Mère, surplombe les îles d'Hyères et la presqu'île de Giens. Souvenir de l'ancien "farot" ou "feu de garde" qui prévenait jadis les habitants d'incursions dans la rade de navires suspects. Le nombre de feux allumés indiquaient le nombre de navires pirates ou barbaresques s'approchant des côtes. Ces feux sont attestés, sur la "Montagne de Sicié" dès 1302. Une tour y est construite en 1589 avec, à ses pieds, une cabane pour son gardien.

La foudre frappe la cabane en 1625 mais épargne le gardien. L'évènement émeut la population qui charge les Pénitents de Six-Fours, attachés à la chapelle de Sainte-Croix, d'organiser une procession solennelle et de construire une croix au sommet du Cap, afin de placer la cité sous la protection du Seigneur. Des fonds affluant rapidement, une chapelle y est bientôt adjointe, sous le titre de NotreDame-de-Bonne-Garde, qui suscite aussitôt une grande dévotion. La chapelle est agrandie en 1633 ; une citerne est ajoutée à l'ermitage.

Le XIXe siècle apporte son lot de transformations. La chapelle est augmentée d'une travée et une terrasse est aménagée. Lors de grands évènements, des processions y sont organisées : en 1835 à la suite d'une épidémie de choléra et en 1871 pour marquer la fin de la guerre franco-allemande. Le chœur est orné de nouvelles toiles (peintre Dieudonné Jacob) vers 1937 et une nouvelle croix est érigée sur la terrasse (1933) avec l'inscription "O Crux Ave". Un premier pèlerinage est organisé en l'honneur des prisonniers déportés (1945) et une grille de protection est érigée autour de la Vierge lors du centenaire de l'Immaculée Conception (1954).

À l'intérieur de la chapelle, les ex-voto pour Notre-Dame-de-Mai se multiplient : des tableaux, des tapisseries, des plaques de marbre (plus de 650) ou des maquettes de bateaux, autant d'objets divers que de vœux et de remerciements. Les tableaux et les compositions (photographies, fleurs séchées, cheveux …) représentent des évènements précis ou plus généralement, la Vierge et son cortège de saints.

Des messes sont célébrées à la chapelle chaque week-end et des offices plus complets quotidiennement en mai. Un grand pèlerinage y est organisé annuellement au 1er mai.

Infos pratiques

Hôtel de ville
83140 SIX FOURS LES PLAGES
France

Chapelle Notre-Dame-de-Pépiole

À coup sûr l'un des plus vieux monuments paléochrétiens de France, la chapelle Notre-Dame-de-Pépiole de Six-Fours remonte à l'époque mérovingienne. Haut-lieu spirituel et de ressourcement varois, une messe dominicale y est célébrée tout au long de l'année.

De style préroman, la chapelle avait été construite par les moines de l'abbaye de Saint-Victor au VIe siècle puis agrandie au cours des VIIe et XIIe siècles. Redécouverte en 1956 par des moines Bénédictins de l'abbaye de Maredsous (Belgique), elle est rendue au culte et devient un lieu de ressourcement (1989).

La particularité de cette chapelle réside dans la juxtaposition de trois nefs comportant chacune une abside et de vitraux réalisés avec des fonds de bouteille, censés donner un sens biblique à la réalisation. La statue en bois doré de la Vierge de Pépiole posée derrière l'autel nord porte les stigmates de la Révolution ; elle est vénérée en ce lieu depuis le XVIe siècle. La chapelle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis le 30 janvier 1967.

Collégiale Saint-Pierre (aux-Liens)

La collégiale Saint-Pierre est le seul édifice restant de l'ancien village de Six-Fours (rasé en 1874 pour construire un fort). Église de style mi-roman, mi-gothique, sa construction a commencé au XIIe siècle, sur un sanctuaire primitif du Ve . La partie gothique est plus récente, ajoutée lors d'un agrandissement au XVe siècle, qui prévoyait à l'origine, la construction d'une nouvelle église. La première pierre posée en 1608, la première messe y est célébrée le 10 mars 1614. Elle est élevée au rang de collégiale en 1650 par Richelieu, alors évêque de Lyon et abbé de Saint-Victor.

La partie romane conserve toute sa splendeur. La nef voûtée en berceau plein cintre débouche sur une abside plus basse terminée par un chevet plat. On accède à l'église par le portail situé sous la tribune supportant l'orgue. Deux chapelles correspondent aux collatéraux de l'église romane : Sainte-Catherine et Sainte-Marie-Madeleine, et une troisième chapelle, Sainte-Philomène, à l'autre extrémité de la nef. Les vestiges découverts dans cette dernière pourraient correspondre à un ancien baptistère. Les fouilles effectuées sous le chœur en 1965, ont révélé l'abside de l'église primitive du Ve siècle.

Construite perpendiculairement à l'église romane, la partie gothique comporte une nef unique à quatre travées voûtées sur croisées d'ogives et flanquées de sept chapelles latérales. Celles-ci sont séparées par des murs épais faisant fonction de contreforts, de même que le chevet pentagonal.

La restauration générale de l'édifice de 2014 comprenait la pose de vitraux contemporains réalisés par l'artiste suisse Carlo Roccella. Des verres soufflés inventés pour l'occasion sont posés sur des armatures métalliques en inox découpées au laser. Sont également suspendus sur les murs de la collégiale, nombre de tableaux de maîtres réputés, tel le polyptyque classé de Ludovico Brea (1450-1523) l'espagnol Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682) ou l'allemand Guillaume-Ernest Grève (1580-1639) ; bien d'autres encore. Les artistes provençaux côtoient ces œuvres, tel le retable trônant derrière le maître-autel en bois sculpté en deux groupes de trois colonnes, réalisé en 1628 par Laurent Lieutaud, maître-tourneur de Six-Fours.

La collégiale Saint-Pierre-aux-Liens de Six-Fours, classée au titre des Monuments Historiques en 1840, est confiée depuis 2006 aux pères serviteurs de Jésus-Sauveur assistés de leurs sœurs.