Sainte Anne grand-mère de saint Jacques ?
Sainte Anne, grand-mère de saint Jacques ?
Située sur l’antique voie domitienne, dans la vallée du Calavon, entre le massif du Lubéron et les monts de Vaucluse, la ville d’Apt est surtout connue pour avoir hébergé les reliques de sainte Anne rapportées de Palestine au Ier siècle. Plusieurs versions de cette légende ont été rapportées par différents auteurs et par le proto-évangile apocryphe de Jacques.
La version la plus connue est celle diffusée au XIVe siècle par les pères Carmes et la reine de France, Jeanne d'Evreux épouse de Charles IV, dont la descendance avait été exclue de la succession au trône. Cette légende, inspirée de la Tradition de Provence, donna naissance à un culte, dit des "Trois Maries", qui se répandit rapidement dans l'ensemble du pays ; plusieurs sanctuaires rappellent encore cette tradition :
Mère de la Vierge Marie, Anne aurait eu trois filles de trois maris successifs, toutes appelées Marie. D’abord une première fille avec Joachim, qui se mariera avec Joseph et sera la mère de Jésus ; une seconde fille, Marie, issue de son mariage avec Cléophas, frère de Joseph, qui épousera Alphée et sera la mère de Jacques (le Mineur), Joseph dit le Juste, Simon le Zélote et Jude ; et une troisième fille, également Marie, issue de son mariage avec Salomé, qui épousera Zébédée et donnera naissance à Jacques (le Majeur) et à Jean l’Evangéliste. Les deux dernières filles, Marie-Jacobé et Marie-Salomé, suivront plus tard Lazare et Marie-Madeleine et débarqueront vers 43 aux Saintes-Maries-de-la-Mer ; ce sont elles qui rapporteront les reliques de sainte Anne, leur grand-mère, jusqu’en Gaule et les confieront à saint Auspice premier évêque d’Apt. Ces reliques seront plus tard dispersées ; plusieurs parviendront à Auray dans le Morbihan.
Confrérie Saint-Jacques
Le culte de saint Jacques et le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ont fait naître bon nombre de Confréries jacquaires en France ; le Vaucluse en compte plusieurs. Celle d’Apt est citée pour la première fois en 1371.
Les frères visitaient les confrères malades et les préparaient à la mort, les exhortant à la confession ou les assistants pour la rédaction de leur testament. Sitôt la mort arrivée, un messager allait prévenir ses membres afin qu’ils viennent à la veillée et à l’enterrement ; parfois-même l’organisaient-ils. Mais c’est dans le cortège funèbre que s’exprimait le mieux la solidarité confraternelle. De la maison mortuaire au cimetière, la Confrérie groupée autour du disparu, affirmait sa fonction de substitut à la famille.
A Apt, la Confrérie Saint-Jacques avait sa propre tombe, réservée aux seuls confrères. Elle possédait un « tumulus » à Notre-Dame, dans l’ancien palais épiscopal, qu’un nombre important de testateurs d’horizons sociaux différents, choisissaient. Cet usage de tombe confraternelle, au demeurant peu répandue, montre à quel point l’assimilation de la confrérie à la famille était complète.
Plaque commémorative Saint-Jacques
Une plaque commémorative Saint-Jacques a été posée par l’Association des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle et de Rome le 19 février 2020 sur le parcours du GR 653D à la porte de Saignon, à la sortie d’Apt. Plaque inaugurée par Mme la Maire Dominique Santoni, en présence de Jean-Jacques Bart, président de l’association, de Jean-Paul Connan, président délégué pour le Vaucluse ainsi que de nombreux Jacquets.