LE REVEST-LES-EAUX
LE REVEST-LES-EAUX
Ancienne église Saint-Jacques & Saint-Christophe
Une douzaine d'églises portent le nom de Saint-Jacques et Saint-Christophe en France dont celles de Paris-la Villette de de Houdan, les plus connues. L'association de saint Jacques, patron des pèlerins, et de saint Christophe, patron des voyageurs, qui avait aidé l'enfant Jésus à traverser une rivière à gué sont parfaitement complémentaires. L'église parisienne se plait à rappeler sa situation sur l'ancienne voie romaine empruntée par les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle reliant la capitale française aux Flandres via Senlis et à l'Allemagne ; quant à celle de Houdan, dans les Yvelines, ses fresques racontent les péripéties de 31 paroissiens se rendant en pèlerinage à Montserrat en pays catalan pendant la peste de 1582 afin d'implorer miséricorde auprès de la Vierge.
À l'origine, l'ancienne église paroissiale Saint-Jacques & Saint-Christophe dominait la ville. Elle abritait la chapellenie de l'autel Saint-Jacques-Saint-Christophe et probablement celle de l'Assomption, la confrérie de Saint-Joseph et le bassin de la Miséricorde. Dès 1634 l'évêque de Toulon, Mgr de Forbin-Solliès se plaignait déjà de son étroitesse. Les consuls, de leur côté, commandaient en 1657 une cloche au fondeur toulonnais Joseph Barbaroux. Mais ce n'est qu'en 1673 qu'on décida une transformation radicale de l'espace du sacré en procédant à l'échange de l'ancienne église paroissiale située au sommet du piton et de la chapelle des pénitents blancs à la limite du village. Ce glissement vers le bas accompagnait celui du château seigneurial du Revest. Les Pénitents, qui avaient accepté l'échange, ne s'installèrent jamais dans l'ancienne église, préférant la chapelle Saint-Joseph dans la paroisse. Les deux édifices furent d'ailleurs abattus et une nouvelle convention fut passée avec le seigneur du Revest pour la construction d'une nouvelle église.
LE REVEST-LES-EAUX
Nouvelle église Saint-Jacques & Saint-Christophe (N-D de l'Assomption) La nouvelle église devait être un long quadrilatère de 12 cannes de Marseille (24 m) de longueur sur 32 pans (7,70 m) de largeur, accosté d'un clocher de 12 pans (2,90 m) au carré en dedans devant dépasser l'église de 2 cannes (4 m) et abritant la sacristie surmontée d'une voûte pour sonner les cloches. Le prix convenu de 1848 livres ne concernait que la main d'œuvre. Entrepris le 29 janvier 1674, les travaux s'achevèrent en 1679. ©2020 Association des Amis des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle et de Rome PACA-CORSE 39 Un siècle après son édification, la nouvelle église se trouvait déjà en piteux état : des fissures lézardaient la voûte rongée par l'humidité. Elle fut restaurée et remaniée plusieurs fois. La dernière, de 1994, vient consolider l'affaissement de la croisée d'ogive de l'entrée principale consécutif à la suppression antérieure d'un contrefort ; l'enduit de voûte et l'étanchéité de la toiture complètent les travaux après retrait de 175 tonnes de terre et de gravats déposés jadis sur la voûte pour renforcer la cohésion de l'édifice (technique archaïque et non adaptée à la structure de l'église). 200 tonnes supplémentaires seront également retirées de la voûte d'une chapelle latérale dont une grande partie manuellement afin de dégager des ossements humains (10 caisses remplies)
Tableau de saint Jacques : La décoration de l'église était prévue dès le 14 mai 1674 par la signature d'un acte du prix-fait d'un grand tableau pour le retable de la nouvelle paroisse "en partie bastie". Le peintre toulonnais Pierre Le Roy s'engageait à peindre dans les six mois un "plat fons" de 13 pans de haut sur 9 de large (3,15 x 2,15 m) orné d'une Assomption de la Vierge surmontant les deux patrons de l'église : saint Jacques-le-Majeur et saint Christophe, au prix de 150 livres. Le tableau a été classé, avec son cadre de bois doré, Monument Historique le 26 mars 1993.