Premier Hôpital Saint-Jacques
Le premier Hôpital Saint-Jacques était situé hors des murs dans le prolongement au sud de la ville, à l’emplacement actuel du Collège Mignet au bout de la rue Cabassol, anciennement rue St Jacques où se trouvaient les couvents féminins des Bénédictines et des Ursulines.
Il existait au Moyen-âge plusieurs établissements d'accueil et d'assistance aux pauvres, aux vieillards et aux orphelins, notamment celui des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem vers l'Est, rue Cardinale, fondé par la Maison de Saint-Gilles vers 1129 et détruit en 1427 dont il nous reste la chapelle Saint-Jean (Baptiste, saint-patron de l'Ordre). La Commanderie voit le jour entre 1180 et 1192 en dehors donc de la ville comtale en bordure de l'antique voie aurélienne.
Les activités hospitalières des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et du premier Hôpital Saint-Jacques sont indissociables. L'église du XIIIe siècle remplaçait la chapelle de la commanderie dédiée à saint Jean-Baptiste. Commencée en 1234 et achevée en 1264, elle est sans doute remplacée à son tour par une autre église édifiée à la fin du XIIIe siècle (après 1272). Elle fera l'objet de plusieurs remaniements au cours des XIVe et XVe siècles. Quant à l'Hôpital Saint-Jean, il sera reconstruit ou restauré en 1378
Il y avait aussi, dans l'actuelle rue de Nazareth (prolongement de la rue Joseph Cabassol, ex-rue Saint-Jacques), l'institution des Dames de Nazareth arrivées à Aix vers 1286. L'ordre des frères Sachets étant dissous depuis 1274, leur couvent de la rue Saint-Jacques fut attribué aux sœurs en même temps que les bâtiments de l'Hôpital Saint-Jacques (1294).
Charles II d'Anjou fit exécuter d'importants travaux dans le premier couvent des Dominicaines qui durèrent au moins jusqu'en 1301. Abandonnés au milieu du XIVe siècle, les bâtiments (couvent, jardin et fontaines) auraient comptés parmi les plus beaux de la ville. Les fouilles de sauvetage réalisées en 1990 dans la partie sud du collège Mignet ont révélés le mur d'enceinte méridional de l'ensemble conventuel.
L'emprise de l'établissement (incluant l'ancien hôpital Saint-Jacques) était importante : à l'Ouest, le couvent est bordé par la rue Saint-Jacques ou Chemin de Marseille "in itinere publico itur Massiliam" ; à l'Est, les terres de la Commanderie de Saint-Jean-de-Jérusalem ; au Nord, le couvent franchissait le futur cours Mirabeau.
L'emplacement du premier Hôpital Saint-Jacques se trouvait donc rue Cardinale à l'emplacement du collège Mignet actuel. Bien après la disparition de l'Hôpital, vers 1666-67, pendant que s'élevait au Bourguet Saint-Jacques la fontaine des Quatre Dauphins, voyait le jour un deuxième couvent des Ursulines appelées "Andrettes" du nom de Jacques André, conseiller au Parlement, qui avait créé l'ordre l'année précédente, en absorbant la chapelle de l'ancien Hospice. Un peu plus tard, les Bénédictines venues du quartier de Villeverte, acquéraient le vaste terrain voisin du couvent des Andrettes, qui s'étendait depuis la rue Cardinale jusqu'au rempart méridional, afin d'y édifier leur couvent (de 1685 à 1685). L'on coupait aussi la rue Joseph Cabassol pour donner de la cohérence à ce nouvel ensemble religieux.
Le site de l'ancien Hospice Saint-Jacques allait encore évoluer. Après l'expulsion des religieuses durant la Révolution, les deux couvents sont nationalisés et transformés en prison sous la Terreur, puis en filature. Le collège central des Bouches-du-Rhône s'y installe, transformé en collège municipal puis en lycée en 1879. Cet établissement est alors fréquenté par toute la jeunesse aixoise de la région, notamment par le futur romancier Émile Zola, le peintre Cézanne, le compositeur Darius Milhaud et l'historien Auguste Mignet qui laissa finalement son nom à l'établissement. Né dans cette rue et fils d'un ferronnier vendéen marié à Aix, Mignet devint historien de la Révolution et académicien.