LORGUES

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Var
Patrimoine non-jacquaire

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Ancienne bourgade ligure, Lorgues s'est étendue progressivement depuis son oppidum de la colline Saint-Ferréol jusqu'à sa colonisation par les Romains ; son castrum a résisté aux invasions barbares et sarrasines. Diverses confréries religieuses s'y installent au Moyen-âge, couvrant son territoire de chapelles. Lorgues est l'une des villes fondatrices de la nouvelle communauté d'agglomérations de la "Dracénie" autour de Draguignan, laquelle compte depuis 2017, 23 communes.

Infos pratiques

Hôtel de ville
83510 LORGUES
France

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Collégiale Saint-Martin

L'église actuelle, dont la construction débutée en 1704, remplaçait la première église Saint-Martin située dans le vieux village depuis 1421. C'est le cardinal André-Hercule Fleury, futur premier ministre de Louis XV et alors évêque de Fréjus, qui pose la première pierre : "en l'an de grâce 1704, sous le pontificat de Clément XI et le règne de Louis XIV le Grand…". Sa construction, terminée en 1729, en font l'une des plus grandes du Var. Longue de 56 m et large de 31, l'église se compose d'une nef centrale et de deux collatéraux divisés en cinq travées ainsi qu'une abside en cul de four. Le clocher, jamais achevé, contient une cloche de 1623. Le mobilier intérieur du XVIIIe siècle se distingue par un maîtreautel baroque et une chaire sculptée desservie par un escalier à double révolution. Le grand orgue de 1837 est l'œuvre de l'alsacien Augustin Zeiger (2000 tuyaux) ; il a été restauré en 2019 après plusieurs années de travaux.

LORGUES       CHAPELLES 

Chapelle Notre-Dame de Benva (dite des Salettes ou de Belval)

À l'instar de la Tarasque à Tarascon, la chapelle aurait été fondée en action de grâce après la disparition d'une énorme bête répandant la frayeur dans la région. Construite sur l'une des voies menant à Saint Jacques de Compostelle, la chapelle est sous la double protection de de saint Christophe et de saint Jacques, patrons des voyageurs et des pèlerins. 

Cf. Patrimoine "jacquaire" : Lorgues

Chapelle Saint-François

Accolée à l'ancien Hospice Saint-Jacques (Maison de retraite), la chapelle Saint-François a connu plusieurs occupants. Construite en 1623 pour les Pénitents gris désireux d'agrandir leur précédente chapelle (Saint-Honorat), la confrérie dédie le nouvel édifice à leur saint Patron : saint François. Mais un différend amène l'évêque
Mgr Belay à ordonner sa fermeture en 1660. Les Pénitents gris la récupérèrent en 1668 et la réparent. De cette époque subsistent de belles stalles. Vendue comme Bien National en 1792, elle fut néanmoins rendue aux Pénitents gris en 1812. Mais les activités de la confrérie déclinant, elle fut fermée en 1879.

Plusieurs associations de sauvegarde du patrimoine veillent à l'entretien de la chapelle ; la commune et la paroisse ont également contribué à sa restauration en 1986.

Chapelle Saint-Honorat

Partant de la chapelle Saint-François, à l'autre extrémité de la rue Saint-Honorat, juste avant de s'engager sur le chemin de Saint-Ferréol, se trouve la chapelle Saint-Honorat. Trois chapelles historiques donc, sur la même trajectoire, restaurées et entretenues par plusieurs associations locales.

Ouvert depuis les années 1980 aux cultes catholique, orthodoxe et réformé, le sanctuaire de style roman a été construit aux XIIIe - XIVe siècles. Son porche, jadis "encaladé " (sol en galets), était le rendez vous, ou l'étape, pour les pèlerins se rendant à l'ermitage Saint-Ferréol (chemin de croix à partir de 1865, sitôt franchi le torrent Real Calamar). On y vénérait saint Honorat, abbé de Lérins et évêque d'Arles, de même que saint Honoré, patron des boulangers. La chapelle accueillit la confrérie des pénitents gris de 1633 à 1638. La façade, percée d'un oculus, comporte deux fenêtres ; à l'intérieur, son chœur forme une abside en "cul-de-four". La grande croix extérieure, installée en 2017, provient du couvent des Assomptionnistes.

Chapelle Sainte-Anne

Construite en 1646 à l'initiative d'une confrérie rurale "pour apaiser le courroux du ciel", son porche est détruit en 1740. Transformée en magasin de fourrage lors de l'invasion des Impériaux, la chapelle est rendue au culte en 1769 puis vendue à la Révolution. Elle ne retrouve sa fonction religieuse qu'en 1809. Cette grande chapelle contient un beau retable baroque richement décoré avec un autel en bois peint. Des statues de la Vierge et de sainte Anne sont disposées en plusieurs endroits. Un beau tableau du XVIIIe représente la Sainte Famille entourée des parents (Sainte Anne et saint Joachim). Le campanile accueille une nouvelle cloche en 1842 de 75 kg du fondeur Baudouin à Marseille, offerte par les paroissiens et la municipalité. La cloche est ornée d'un crucifix et de sainte Anne avec pour inscription : "Laudate dominum in tympano, laudate eum in cymbalis" (louez le Seigneur avec les cymbales retentissantes).

Chapelle Saint-Jean-Baptiste

Petite chapelle rustique située sur la route des Arcs, elle est construite en 1650 pour servir de local à une confrérie. Fêtée chaque année au moment des moissons (24 juin, solstice d'été), la chapelle SaintJean-Baptiste est vendue à la Révolution comme Bien National ; elle est rendue au culte en 1816. Un retable baroque en bois décore l'intérieur (Salomé présentant à Hérode la tête de saint Jean-Baptiste sur un plateau).

Chapelle Notre-Dame de Florièye

À ne pas confondre avec l'abbaye de Florièye à Tourtour. Située sur le nouveau Chemin de Compostelle et de Rome, la chapelle est déjà mentionnée au Moyen-âge. Située à proximité du gué, le porche servant jadis d'abri aux pèlerins et qui enjambait la rivière (la Florièye), a été détruit en 1919. On y fêtait jusqu'à une période récente, saint Pons le 14 mai et la Nativité de Notre-Dame le 8 septembre. Si l'on en croit la lettre du curé de Lorgues du 21 juin 1873 conservée aux archives de Lorgues, un avant bras de l'un des premiers moines de l'abbaye auraient été transférés au Thoronet puis à l'église de Lorgues ; la relique est actuellement conservée dans la chapelle.

 

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Commanderie templière du Ruou

Les Templiers s'installent à Villecrose en 1156 et son premier commandeur, Hugues Raymond, s'installe à Lorgues en 1170 en attendant que la commanderie soit construite. Celle-ci connaît un grand essor et son rayonnement s'étendra rapidement à tout le département. Elle deviendra même la plus importante de Provence et l'une des trois principales commanderies de France.

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Communautés religieuses

Outre les Templiers, dont les biens reviendront à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1312, plusieurs communautés religieuses vont façonner le paysage au cours des siècles. Au XIXe siècle notamment, à l'heure de la reconstruction, d'innombrables fondations vont apparaitre à Lorgues, lesquelles feront sentir leur influence sur la ville :

Collège des Trinitaires

Les Trinitaires s'installent à Lorgues en 1359 et bâtissent leur couvent au bas de la ville (rue de la Trinité). L'Ordre de la Très-Sainte-Trinité-pour-la-Rédemption-des-Captifs, appelés aussi Mathurins (du nom de leur adresse à Paris), avait été fondé à Cerfroid (02) en 1194 pour racheter les chrétiens prisonniers des Maures. Le pape Benoît XIII en fuyant d'Avignon y séjourna en 1403. Après l'incendie qui ravagea leur couvent en 1579 lors des guerres de religion, un nouveau couvent est reconstruit au même endroit, doublé d'un second édifice attenant, destiné à l'enseignement des jeunes lorguais, lequel se poursuivra jusqu'à la Révolution où toutes les congrégations seront dispersées. La Confrérie des Pénitents blancs se voit confier la chapelle en 1791.

Il faut attendre la réorganisation de l'enseignement supérieur et secondaire de Bonaparte en 1802 pour que voit le jour au même emplacement la nouvelle "école d'instruction". Les élèves pensionnaires âgés de 14 ans portent un uniforme vert à collet et parement rouge. En 1854, une salle d'asile pour les enfants en bas âge des familles indigentes y est créée. Dirigé par la congrégation des Sœurs de SaintThomas-de-Villeneuve (couvent des Tufs), malgré les faibles ressources de la municipalité, l'asile continue à vivoter jusqu'en 1861. Le vieux collège, désormais "libre", poursuit alors l'enseignement secondaire avec l'aide de différents abbés qui s'y succèdent jusqu'au départ des congrégations en 1903.

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Ermitage de Saint-Ferréol Dominant la cité, la colline de Saint-Ferréol constitue, en quelque sorte, l'Acropole sacré des lorguais. L'oppidum du 2e âge du fer devient ermitage avec la christianisation du pays. Sa vocation religieuse s'affirme à la fin du Moyen-âge avec l'arrivée tardive des reliques de saint Ferréol. Une première chapelle est édifiée sur le site au XIIIe siècle puis une seconde au XVIe par la confrérie de Saint-Ferréol créée à lors de l'adoption de Ferréol de Vienne comme protecteur de Lorgues, fêté chaque 18 septembre.

La confrérie italienne des Pères Servites occupe l'ermitage de 1607 à 1641. À leur départ, les marguillers de Saint-Ferréol s'efforcent d'entretenir la chapelle et font l'acquisition d'une cloche en 1644 ; le porche à trois arches de la façade et la tribune sont construits en 1733. Les Servites resteront encore sur le site une petite dizaine d'années (1742). Au milieu du XIXe siècle, les Capucins s'y installent à leur tour ce qui nécessite la construction de bâtiments annexes, telle la salle capitulaire et l'aile du Levant (1852) ; un chemin de croix est installé en 1865. Ils resteront sur la colline jusqu'à leur expulsion peu avant la Révolution (1880). Décorée de nombreux exvotos déposés-là par des "miraculés" d'accidents de chasse, de naufrages, d'incendies, de maladies ou encore, d'accidents de la route, la chapelle est toujours un lieu de pèlerinage fréquenté. Des bustes-reliquaires, des vêtements sacerdotaux et des objets de culte complètent cette collection.

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Couvent des Servites (chapelle Notre-Dame de Pitié)

La municipalité décide en 1607 de faire venir l'ordre des Serviteurs de Marie, ou Servites, à la chapelle de Saint-Ferréol, et leur donne, le 17 décembre, l'autorisation d'y bâtir leur couvent. Leur est baillé en sus la somme de 150 livres pour leurs fournitures, ainsi que l'enclos d'une vigne et un jardin. Un petit oratoire dédié à Notre-Dame de l'Annonciade, leur patronne, est édifié contre la chapelle. Mais désireux de se rapprocher de la ville, les Servites sont autorisés en 1641 à s'installer dans la chapelle des Pénitents blancs, Notre-Dame de Pitié, située à l'embranchement des routes de Fréjus et de Draguignan. Ils sont autorisés à y construire un nouveau couvent à condition qu'ils continuent à desservir Saint-Ferréol ; ils acceptent en outre (1642) d'accueillir la confrérie laïque de Notre-Dame des Sept-Douleurs dans leur chapelle. La municipalité achète une cloche pour la chapelle en 1664. Outre la chapelle Notre-Dame de Pitié, le couvent comprenait un cloître avec une "écuyère", une "bourquetière", une cour, un jardin planté d'oliviers et d'arbres fruitiers (cadastre 1727). Une bulle du pape du 7 novembre 1741 supprimant le couvent, les religieux voulurent s'approprier les vases sacrés et autres objets de culte achetés par la confrérie de Notre-Dame des sept-Douleurs ; le procès qui s'en suit se termine au Conseil d'État (1742) et donne partiellement satisfaction à la municipalité (1750). Les Servites conservaient la chapelle Notre-Dame de Pitié mais le porche, qui menaçait ruine, est abattu.

Couvent des Capucins

La municipalité cherchait depuis longtemps un ordre religieux susceptible de s'occuper des questions sociales et de diriger le collège. Après plusieurs échecs auprès de Jésuites ou des Oratoriens, elle s'adresse aux Capucins (1639), se proposant de construire leur couvent ; les négociations durent 20 ans. L'acte de fondation est homologué le 12 mars 1667, mais l'agrément de l'évêque n'arrive qu'en 1678. Les Capucins s'engagent à "instruire les enfants et le peuple par catéchisme et prédications, visiter les malades, assister les moribonds, servir la ville en temps de peste, examiner les régents (professeurs) du collège, veiller sur le devoir des écoliers, indiquer aux consuls les voies convenables à l'instruction et à l'avancement de la jeunesse…" Le couvent des Capucins se situait près de la Porte de la Place, à l'emplacement de l'Hôtel-de-Ville actuel. La maison monastique, comprenant deux étages est terminée en 1670 ; la municipalité achète une cloche, fondue à Marseille, pour la chapelle mise en chantier en 1680, terminée en 1706. Les moines vivent pauvrement ; en 1709, la municipalité doit leur donner du blé pour faire leur pain. Après la Révolution, tout comme les Trinitaires ou les ursulines, les Capucins sont dispersés. Le couvent est acheté par la municipalité le 10 août 1792 mais l'église est détruite par des exaltés.

Retour des pères Capucins : C'est en 1845 que l'abbé Sigalou songe, après un essai de vie capucine, à installer des Capucins génois à Lorgues ; ce n'est pas sans difficultés. Ils arrivent en juillet 1852 avec autorisation de fonder un nouveau monastère en ville. Mais en raison de la trop grande dépense à engager, il est décidé de les installer à Saint-Ferréol sans aliénation de la propriété. L'arrivée des pères donne lieu à une procession mémorable avec les autorités. Mais, les arrivants ne se plaisaient pas à Lorgues. Ils sont remplacés par des confrères d'Aix (1855) qui prennent possession des nouveaux bâtiments en 1857. En 1865, les moines aménagent le chemin de Saint-Ferréol, dit du "raccourci", en Chemin de croix à bas relief en fonte, toujours en place. Ils remplacent l'autel de la chapelle et placent une nouvelle croix sur l'emplacement de l'ancienne. De bonnes relations sont entretenues avec la municipalité jusqu'en 1870. Mais elles se dégradent irrémédiablement lorsque les Républicains entrent à la mairie en déclenchant des attaques virulentes contre le clergé et contre les congrégations. Les Capucins sont les premiers à en faire les frais ; ils sont expulsés brutalement de la ville (ils vont se réfugier à Draguignan). Les élections d'avril 1871 ramenant les "blancs" à la mairie, le rappel des Capucins est immédiatement envisagé. De retour en septembre, une nouvelle convention est signée avec le Conseil de Fabrique (anciens marguilliers) qui se substituait alors aux Capucins comme locataires… Mais les "Rouges" revenant en 1879 avec l'appui du décret Jules Grévy du 29 mars 1880, décident de les expulser une seconde fois.

Couvent des Ursulines

Les Ursulines d'Aups sont invitées en 1633 par la Municipalité à venir enseigner gratuitement les jeunes filles pauvres de la ville. Le couvent est construit chemin de la Bourgade par lequel on accédait par un porche en pierre de taille et une ruelle passant entre les commerces et des habitations. Mais, privilégiant le noviciat plutôt que l'éducation des filles, les sœurs sont sommées à plusieurs reprises (1710 et 1734 notamment) de respecter leur contrat. Elles disparaissent en 1790 et le couvent vendu à un jardinier. Lors de la création du Comité Révolutionnaire, l'édifice devient une maison d'arrêt où sont détenus les royalistes favorables aux insurgés de Toulon. Les Ursulines reviendront cent ans plus tard (1889) pour remplacer les sœurs de la Présentation de Marie installées à Lorgues depuis 1835. Leur chapelle deviendra un théâtre puis un cinéma.

Couvent des Bernardines

Autorisées à s'installer à Lorgues en 1638, les Bernardines construisent leur couvent au quartier des Bourgades, face à celui des Ursulines. Demeurant cloîtrées, les sœurs n'eurent que peu de relations avec la municipalité auprès de laquelle, cependant, elles font quelques prêts d'argent, notamment en 1690 pour la "subsistance des gens de guerre". Les sœurs sont alors remerciées par l'autorisation de construire un four à chaux et d'ébrancher les arbres de Saint-Ferréol pour agrandir leur couvent. Il semble que la discipline s'y soit relâchée car, comme pour les Ursulines, une intervention de l'évêque de Fleury s'avéra nécessaire. Les Dames religieuses de Saint-Bernard quittent Lorgues en 1736.

Couvent des Clarisses

Des religieuses Clarisses-capucines venues d'Aix arrivent à Lorgues le 16 septembre 1856 ; elles s'installent dans le pavillon de sœur Timothée de Saint-Thomas, ancienne supérieure de l'Hospice civil, dans l'attente de construire leur couvent. Celui-ci verra le jour l'année suivante (novembre 1857) sur un terrain du Relars en direction de Saint-Ferréol ; la ville subventionne la construction de la chapelle et leur accorde une concession d'eau gratuite. Une quinzaine de sœurs vivent ainsi cloîtrées au Relars au rythme des offices. Elles écoutent la messe d'un aumônier capucin à travers un mur et communient par un guichet. Elles n'avaient que de très rares contacts avec l'extérieur ; une sœur tourière (venant du Thoronet) était autorisée à sortir pour assurer le ravitaillement. Après leur mort, les sœurs étaient enterrées dans le jardin du cloître. Sans doute oubliées dans leur solitude, les Clarisses ne furent pas expulsées en 1903. Elles quittent Lorgues pour Chamalières en Auvergne en 1932, remplacées par des pères Assomptionnistes qui y installent un établissement de retraite.

Croix de Saint-Auxile

Une croix monumentale en bois de 6 m de haut est érigée en 1802 devant l'ancienne chapelle SaintAuxile (moine de Lérins, actuelle place d'Entrechaux) en souvenir d'une "mission" de prédicateurs du diocèse venus à Lorgues, après la Révolution, afin d'exhorter les Lorguais à se ressaisir et vivre à nouveau leur foi au grand jour. Elle est transférée en 1844 au quartier du Relars pour permettre un réaménagement de la voie. Les Clarisses arrivées à Lorgues en 1856 construisent, en quelque sorte, leur couvent à l'ombre de la croix. Ce sont les sœurs qui font ajouter à la croisée des poutres, une plaque métallique en forme de cœur entourée d'une couronne d'épine. Mais la pluie et les intempéries finissent par dégrader le bois. Plusieurs restaurations ou rénovations sont réalisées en 1867, 1901 et 1950. Récemment encore, la croix s'était abimée ; un bras menaçait même de tomber. Un artisan menuisier, Juan Linan, missionné début 2003 par la municipalité, refait une nouvelle croix à l'identique en y fixant le cœur et la couronne d'épines des Clarisses, le tout solidement fixé sur son vieux socle de pierre. Elle sera de nouveau transférée en 2017 pour être installée près de la chapelle Saint-Honorat. Une autre croix de mission se trouvait au couvent de Relars, portant un Christ en fonte du sculpteur Duchardin. Cette croix mal entretenue était tombée à terre mais, relevée par les pères Assomptionnistes alors à la maison Saint-Louis de Gonzague ; les pères l'emportent avec eux lorsqu'ils s'installent au Relars. Appuyée au mur de leur jardin, la croix est décrochée après leur départ et jetée à la ferraille !

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Maison Saint-Louis de Gonzague (Frères de Saint-Gabriel)

La commune de Lorgues reçoit de Blaise Aurran, propriétaire à Cuers, une propriété sise dans le quartier Notre-Dame-de-Pitié afin d'y aménager une école ou une "œuvre de religion" ou de bienfaisance, laquelle serait dirigée par les frères de Saint-Gabriel (Institution chrétienne de Vendée). Ceux-ci, dirigés par le frère Louis de Gonzague (René-Bernard Gallier, 1813-1892), arrivent à Lorgues le 18 décembre 1841 ; l'école ouvre le 1er janvier 1842 avec, déjà, 130 élèves. Les bâtiments sont inaugurés en grandes pompes le 27 février suivant par l'évêque Michel ; la chapelle est dite de l'Annonciation. Mais l'Académie d'Aix et la Préfecture s'opposant à l'ouverture d'un noviciat et d'une école de sourds muets, le directeur est rappelé en Vendée pendant l'été 1846. La mission des frères est donc brève ; les Frères Maristes prennent la relève en dirigeant les classes existantes. Aurran récrimina, considérant que le contrat passé avec la ville n'était pas respecté. Profitant des dispositions prises par Louis-Napoléon et son ministre Falloux, il réussit à obtenir la création d'un noviciat et à faire revenir les Frères de Saint Gabriel ; le directeur est de retour en septembre 1852 avec le titre de Provincial, et remplace aussitôt les Maristes à la tête de l'école. Mise en sommeil durant la guerre de 1870 (tous les frères de Provence étaient mobilisés), et la laïcisation des écoles progressant rapidement, la mairie vend l'établissement à la Société Civile Saint Louis de Gonzague, constituée en 1893 ; mais les frères en sont expulsés en 1903. Les professeurs libres qui leur succédèrent enseignent encore jusqu'en 1914 mais l'école doit fermer en 1919. Le domaine est loué aux Assomptionnistes en 1922 pour y installer une maison d'enseignement pour le recrutement de leur ordre. Mais ce séminaire doit rapidement déménager sur Paris. La maison sert encore de maison de retraite pour leurs prêtres âgés ou malades, jusqu'à leur installation au couvent de Relars ; des religieuses de Notre-Dame des Anges d'Aups prennent leur place pour fonder une maison de retraite. Celles-ci restent jusqu'en 1968 où elles sont elles-mêmes remplacées par des sœurs de la congrégation Notre-Dame de Sion. L'institution est aujourd'hui un EHPAD privé sous le nom de Notre Dame des Anges.

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Couvent des Assomptionnistes

La congrégation des Augustin-Assomptionnistes, déjà installée à la maison Saint-Louis de Gonzague depuis 1922, prend possession de l'ancien couvent du Relars, dès le départ de la dernière sœur Clarisse en 1932. Les pères tiendront dès lors un rôle important dans la vie paroissiale de Lorgues. Ils assureront même l'administration de la paroisse en 1951, succédant aux chanoines de la Collégiale. Plusieurs pères deviendront curés de Lorgues et des villages environnants ; ils organisent chaque année des processions jusqu'à l'ermitage de Saint-Ferréol. L'ancien couvent des Clarisse deviendra bientôt une maison de retraite ; d'importants travaux y sont engagés : la chapelle-ossuaire de la Dormition est inaugurée en 1948 ; un parc, appelé "la Pinède", est aménagé avec de belles allées ombragées ; une grotte de Lourdes y est édifiée ainsi qu'un espace pour jouer aux boules ; un pavillon séparé pour l'accueil des familles et des hôtes de passage est réalisé dans les années 1980. Mais les normes intransigeantes exigées pour l'accueil des malades et des personnes âgées obligent les pères Assomptionnistes à quitter l'établissement en 2010. Leurs restes sont transférés depuis leur ossuaire de la Dormition jusqu'à des caveaux du cimetière de Lorgues. Après le départ des pères, le domaine est mis en vente mais demeure longtemps sans acquéreur. Partagé en trois lots, il n'est finalement vendu qu'en 2017 ; une nouvelle maison de retraite, NotreDame des Anges, voit alors le jour. La grande croix est enlevée de son emplacement et placée près de la chapelle Saint-Honorat. L'ancien couvent, rebaptisé "Campus", abrite aujourd'hui plusieurs entreprises.

Couvent des Tufs (sœurs Oblates de l'Assomption)

Légèrement à l'écart du vieux Lorgues, le quartier des Tufs (devant son nom à d'anciennes exploitations de calcaire) abritait depuis 1890 un orphelinat de jeunes filles, donné en 1894 à la Société Saint-Louis de Gonzague ; les sœurs de la congrégation Saint-Thomas de Villeneuve s'y occupent des enfants à partir de 1803 jusqu'à leur expulsion le 1er septembre 1906, consécutive aux lois anticléricales du gouvernement Combes. Rouvert un peu plus tard, l'établissement est occupé par les pères Assomptionnistes jusqu'à leur installation au couvent des Clarisses. Le domaine des Tufs est loué en 1929 aux sœurs Oblates de l'Assomption qui y installent alors une maison de convalescence. Les sœurs très actives, s'occupent en parallèle du patronage réputé des Cigales Lorguaises, jusqu'à sa disparition en 1988 ; les religieuses Oblates de l'Assomption demeurent aux Tufs mais doivent quitter définitivement Lorgues en 2011. Toujours propriété de l'association Saint Louis de Gonzague, le bâtiment héberge alors des familles de réfugiés.

Ancien Hôpital, chapelles, oratoire et Hameau Saint-Jacques 

Cf. Patrimoine "jacquaire" : Lorgue

Les étapes à proximité – Vers Saint-Jacques-de-Compostelle

17
Carte de la D57 (le Fabrègue) à Lorgues

17 - Lorgues

De la D57 (le Fabrègue) à Lorgues
Départ
Intersection du chemin de fabrègue et de la D57 à Les Arcs
9,0 km
2h15
Facile