LORGUES

LORGUES
Var
Patrimoine jacquaire

LORGUES

Trois lieux lorguais sont voués à saint Jacques : la chapelle Saint-Jaume, la chapelle Benva et l'ancien hôpital Saint-Jacques, aujourd'hui maison de retraite publique. Peut-être pas directement liés à Compostelle, mais sans aucun doute au voyage et à la maladie, à la mort et au "passage" vers l'Au-delà, les missions principales de saint Jacques.

Aujourd'hui, Compostelle éclipse trop ces chapelles rurales dédiées à saint Jacques. Pourtant, ce sont elles qui ont pendant des siècles alimenté sa légende. Tellement discrètes ou modestes, qu'on hésite parfois à y célébrer sa fête le 25 juillet. Chapelles dispersées sans doute, mais néanmoins rassemblées en une grandiose Voie Lactée qui continue toujours à guider les pèlerins.

Étape importante du Chemin de Saint-Jacques, Lorgues a conservé une la mémoire d'une culture pèlerine et religieuse ancestrale.

 

  a Cf.  Patrimoine "non-jacquaire" : Lorgues

Infos pratiques

Hôtel de ville
83510 LORGUES
France

Ancienne chapelle Saint-Jacques

Parfois donnée comme chapelle de la confrérie des tisserands, elle fut édifiée sur un terrain de la famille de Commendataires à un petit carrefour non loin du lavoir de la Canal (actuelle rue de la Canal). Maintenant habitation particulière.

Chapelle Saint-Jaume

La chapelle Saint-Jaume (Saint-Jacques en Provençal) est située à quelques kilomètres du centre-ville à l'embranchement de l'ancienne voie Aurelia et de la route dite "médiévale" reliant Grasse et Draguignan à Brignoles, sur l'itinéraire du nouveau "Chemin de Saint-Jacques et de Rome". Elle est dédiée aux deux Jacques de l'Évangile : "le Majeur" et "le Mineur" ; des pèlerinages y étaient jadis organisés les 1er mai et 25 juillet ; des messes y étaient célébrées régulièrement jusqu'en 1910.

Construite à la fin du Moyen-âge, la chapelle était celle d'un prieuré de femmes (indiqué sur l'inventaire de 1906). La porte d'entrée est précédée d'un porche, assis sur de larges piliers, qui servait d'abri aux pèlerins et aux voyageurs. Celui-ci s'était écroulé en 1954 mais fut reconstruit à l'identique par des associations locales de sauvegarde du patrimoine et inauguré en grandes pompes le 1er mai 1974. Le carrelage du porche a été posé en 1982 et le campanile réparé en 1990. La cloche posée en 1842 est ornée d'un Christ et d'un saint Jaume.

L'intérieur, restauré en 1995, comprend un autel en bois surmonté d'un tableau représentant saint Jacques. Vendue comme Bien National après la Révolution, la chapelle a été rachetée par les habitants du hameau.

Hameau et voies de Saint-Jaume

Autour de la chapelle Saint-Jaume, s'est progressivement constitué un hameau qui porte également le nom de Saint-Jaume. Malgré son éloignement du centre-ville (environ 4 km) le hameau constitue un quartier à part entière de Lorgues.

Plusieurs voies quadrillent le quartier : un "Chemin du Vallon de Saint-Jaume" traverse tout le hameau jusqu'à la route de Carcès (D 562, l'ancienne "Route Médiévale" Lorgues-Draguignan). Une autre voie, la "route de Saint-Jaume" démarre en face de la chapelle Saint-Jaume et se prolonge par plusieurs allées ou impasses du même nom, ainsi que par une "rue du Hameau de Saint-Jaume" conduisant au chemin du Vallon de Saint-Jaume. Un autre chemin enfin, dit "col de Saint-Jaume", conduit depuis la route de Carcès (n° 1936) à une entreprise de menuiserie au lieu-dit "le collet Sainte-Jaume".

Ancien Hospice Saint-Jacques

Au Moyen-âge, les pauvres n'étaient pas délaissés. Ils bénéficiaient d'une aide sociale souvent généreuse, à caractère religieux qui était le plus souvent l'œuvre de confréries de la Charité et du Saint-Esprit. La première, recevait des dons et des legs ; la seconde, des dons fonciers. Les municipalités nommaient des recteurs ou des prieurs pour administrer ces biens. Beaucoup de ces établissements portaient le nom de Saint-Jacques, se référant sans doute à l'Épitre de Jacques, à l'origine de l'onction aux malades, plus qu'au pèlerinage de Compostelle.

Un établissement de ce genre, dit "Hostal" Saint-Jacques, avait été créé à Lorgues. Celui-ci figure dans un compte des décimes de 1351. Cet Hôpital, ou Hospice Saint-Jacques, se trouvait le long des remparts près de la porte sarrasine, dans l'actuelle rue de "l'Hôpital Vieux". Ses ruines ont été balayées en 1970.

Un "nouvel" hôpital Saint-Jacques est construit au XVIe siècle (cadastres de 1578, 1659 et 1697) au sud de la ville, à l'emplacement de l'église actuelle. Démoli en 1705 pour permettre la construction de l'église, il est transféré dans l'ancien collège des Trinitaires (dortoir des pensionnaires) situé rue de la Trinité en attendant la construction de l'Hôpital actuel (1714).

Le nombre grandissant de nécessiteux provoque l'agrandissement des locaux (1756-1772) ; les travaux sont dirigés par l'architecte Torca (également celui de la fontaine de la Noix). En 1810, l'Hôpital Saint-Jacques est surélevé d'un étage. Les charges financières étaient importantes mais la générosité publique, comme privée, n'a jamais fait défaut ; trois impressionnantes listes des bienfaiteurs (allant de 1712 à 1930) conservées dans l'édifice en attestent. Mais depuis 1930, le temps des donateurs est révolu

Le service aux malades est assuré par les sœurs de Nevers ; en 1803, on fait appel aux sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve-d'Aix jusqu'à leur départ en 1951, soit 148 années de bénévolat au service des personnes âgées et handicapées. L'Hospice Saint-Jacques passé sous gestion civile devient alors une "maison de retraite". Un pas supplémentaire est franchi en 1976 avec la construction d'une unité de foyer-logements permettant d'héberger des personnes autonomes en faisant de l'institution un EHPAD moderne et accueillant.   

Oratoire/Imposte Saint-Jacques

Toujours à sa place, au-dessus de l'ancienne porte d'entrée de l'hôpital Saint-Jacques, attenant à l'actuelle chapelle Saint-François.

Chapelle Notre-Dame de Benva (des Salettes ou de Belval)

La légende : une jeune fille (nommée Espérite) avait disparu, emportée dans son antre par un horrible dragon. Ses parents, partis à sa recherche, la découvrent sur le point d'être broyée sous la dent cruelle du monstre. Leur courage et leurs forces décuplés par l'amour parental, ils attaquent l'animal et l'abattent ; l'enfant est délivrée. On bâtit alors une chapelle pour ne pas oublier l'évènement ; on la décore d'un serpent à la gueule béante et aux yeux flamboyants mais la fresque a été récemment badigeonnée car elle effrayait les mulets… Vision de saint Michel terrassant le dragon ou récit de la Tarasque domptée par sainte Marthe revisités ? Le combat victorieux du Bien contre le Mal ou, au Moyen-âge, celui de la foi chrétienne contre le paganisme est éternel et a inspiré beaucoup d'auteurs. La forte présence de saint Jacques et de Notre-Dame dans la décoration de la chapelle peut aussi conduire à d'autres interprétations. L'inscription en lettres gothiques du XVe siècle (1458), en très mauvais état, susceptible d'éclairer nos lanternes, reste mystérieuse.

La chapelle est dédiée à l'Annonciation de la Très-sainte Vierge ; la fête est célébrée par tout le quartier le second dimanche après Pâques. Elle est davantage connue sous celui de Notre-Dame de Benva ("Ben vaï" en provençal, c'est-à-dire "Bon voyage"). Celui de "Belval" est celui utilisé lors de son classement comme Monument Historique ; quant au nom "Notre-Dame des Salettes", apparaissant parfois sur d'anciennes cartes, c'est celui du hameau voisin.

Modeste chapelle isolée, Notre-Dame de Benva est un petit bijou méconnu placé sous la protection de saint-Christophe et de saint Jacques, patrons des voyageurs et des pèlerins. Son impressionnant porche hospitalier enjambe le chemin qui reliait, jusqu'à 1942, Lorgues à Entrecasteaux. Le passage est fermé par des grilles, posées par les Monuments Historiques en 1988, afin de protéger les fresques du vandalisme. La cloche d'origine de 1655, fondue durant la Révolution, a été remplacée en 1840 par une nouvelle de 55 kg en sol dièse de Baudoin à Marseille portant comme inscription : " 1655 REFONDUE EN 1840 JESUS MARIA JOSEPH. DESTINEE A N-D. DES SALETTES TOUS LES HABITANTS DU QUARTIER ONT CONTRIBUE JESUS MARIA - BAUDOUIN ".

L'édifice se distingue surtout par sa décoration des années 1510. Diverses restaurations sont menées au cours des deux derniers siècles : relevé précis des fresques intérieures et extérieures par l'abbé Bérard en 1870 ; puis, classées en 1929, les fresques sont restaurées en 1929, 1931, 1958 et 1984 ; le retable baroque et la toile de l'Annonciation en 1989 et les peintures du porche en 1990 ; l'escalier est rénové en 1995. La charpente, la toiture et le clocheton le sont de 2013 à 2016.

Le Protévangile de Jacques a sans aucun doute inspiré cette décoration. Saint Jacques et Notre-Dame y sont omniprésents. Les représentations médiévales du Purgatoire, de même que celles de la voute montrant l'Enfer et le Paradis, sont uniques en Provence. Les scènes bibliques et eschatologiques sont innombrables pour un espace aussi réduit. Le "voyage" évoqué dans le nom-même de la chapelle est à coup sûr celui du "grand passage" vers l'Au-delà. L'une des missions de saint Jacques (et de saint Christophe) n'est-elle pas précisément celle de "passeur d'âme" ? On a déjà vu saint Jacques ressusciter des morts !

Les étapes à proximité – Vers Saint-Jacques-de-Compostelle

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Carte de la D57 (le Fabrègue) à Lorgues

17 - Lorgues

De la D57 (le Fabrègue) à Lorgues
Départ
Intersection du chemin de fabrègue et de la D57 à Les Arcs
9,0 km
2h15
Facile