Hôpital Saint-Jacques La Ciotat

La Ciotat
Bouches-du-Rhône
Patrimoine jacquaire

Ancien et nouvel Hôpital Saint-Jacques (Hospice)

Des remparts apparaissent à la Ciotat en 1553, courant depuis la Tasse jusqu'au quartier de l'Escalet, de la Porte Saint-Antoine à celles de Realle et de Cassis. Les murailles englobaient le terrain vague du Ferrage dans lequel étaient parqués les troupeaux ; un de ces terrains sera acheté 30 écus d'or le 5 février 1581 pour y établir un cimetière.

C'est sur ce terrain converti en jardin qu'un certain Antoine Gueymard, armateur et commerçant, élèvera en 1610/1617 un nouvel hôpital, destiné "aux malades indigents et aux pauvres passants et abordants". L'établissement sera dénommé "Saint-Jacques", tout comme celui qui était déjà dans la place désormais appelé "Saint-Jacques le Vieux" dont l'installation était déjà ancienne puisque mentionné en 1598 et le 11 mars 1601 à l'occasion d'un achat de matériel par le Conseil mais il sera finalement détruit courant mai 1617 tandis qu'est béni (en décembre) le nouvel établissement.

L'Hôpital Saint-Jacques nouveau remis à la ville le 4 septembre 1610 était modeste puisqu'il ne comprenait que cinq lits : "trois lits de fer et deux de bois de noyer garnis pour le repos et commodités desdits pauvres. Mais le fondateur étant décédé (1617) peu après l'ouverture, l'hôpital sera agrandi par ses filles, Marguerite et Louise. En 1625 lesdites filles protestent car l'hôpital n'est pas utilisé selon les intentions de leur père. Menacés d'un procès, les Consuls se défendent, signalant qu'ils avaient terminé les travaux de sa construction, refait la toiture et ajouté plusieurs salles au rezde-chaussée. En dépit des tracas et des lenteurs administratives l'œuvre charitable poursuit sa mission.

Une cinquantaine d'années plus tard (XVIIIe siècle), des agrandissements importants sont engagés grâce à divers dons tels ceux de Claude Sicard et de M. Matignon. Les bourgeois ciotadens se montraient généreux ; rares étaient les testaments qui ne contenaient pas une clause en faveur de l'Hôpital SaintJacques ; dons en argent pour les plus riches ou de linge, lits paillasses pour les plus pauvres. Depuis un règlement de 1687 les défunts avaient droit, pour 6 livres, à la présence de deux recteurs, et pour 12 livres, quatre recteurs se dérangeaient avec un flambeau de cire ardent à la main.

De remarquables éléments architecturaux ont été conservés de cette époque dont le très ancien dôme elliptique qui surmontait la chapelle et le grand escalier à double envolée. 

À la fin du XVIIIe siècle, l'Hôpital Saint-Jacques passait pour un modèle du genre. Il était riche et possédait plus de 12 000 livres de rente, lesquelles disparurent à la Révolution, perdues dans la débâcle des biens nationaux. Mais, en dépit de la pauvreté, la mission charitable ne faillit pas, y compris durant les sièges de Toulon et les guerres d'Italie…

 

Îlot Saint-Jacques

Poursuivant sa mission jusqu'au milieu du XXe siècle, l'ancien Hospice Saint-Jacques était devenu un élément phare de la Ciotat. Ne pouvant toutefois résister aux impératifs de la modernité, une restauration et une réaffectation exceptionnelle est engagée en 1970. Ainsi, depuis novembre 2013, doté d'une architecture somptueuse et d'un dôme remarquable, il est devenu la Médiathèque de la ville. Baptisé du nom de Simone Veil, il fait aujourd'hui la fierté de la Ciotat.

La médiathèque basée dans l'ancien Hôpital Saint-Jacques offre aujourd'hui un large accès à la culture et aux nouvelles technologies de l'information. Les collections touchant l'écrit y sont complétées par la musique, à l'image ou au cinéma, au multimédia et à Internet. Ses ateliers et animations dédiées aux plus petits rencontrent un grand succès. 

Mais au-delà de l'ancien Hôpital Saint-Jacques, c'est le quartier dans son ensemble qui se métamorphose rapidement. Plus connu sous le nom d'"îlot Saint-Jacques", le quartier avait été urbanisé très tôt, dès le XVIe siècle marqué par l'extension de la petite ville médiévale bâtie autour de l'église paroissiale. Un nouveau rempart est construit, matérialisé au nord et à l'ouest par les actuels boulevards Jean-Jaurès et de la République. Plusieurs établissements civils et religieux sont alors implantés dans l'îlot Saint-Jacques : au Sud-ouest, sous l'ancien théâtre municipal, la chapelle des Pénitents blanc ; au Sud-est, la chapelle Sainte-Anne ; au Nord-est le collège des Oratoriens, édifié au début du XVIIIe siècle ; et à l'Ouest l'Hôpital Saint-Jacques.

 

 

Ancien cimetière Saint-Jacques

Vers 1581, le cimetière paroissial médiéval, dit "cimetière Saint-Jacques" (attesté sous la place Sadi Carnot, qui a fait l'objet de deux campagnes de fouilles archéologiques en 2006 et2008), devenu trop exigu, est déplacé au lieu-dit "Ferrage de Roubau" (pré ou terrain en herbe), aux abords de l'Hôpital SaintJacques. En fonction pendant plus de deux siècles, il sera transféré en 1831-1833 au Mont Saint-Esprit (ancien site des chantiers navals) pour une courte durée, puis au chemin de Sainte-Croix.

 

Ancien Théâtre Saint-Jacques

Dans la continuité de la Médiathèque Simone Veil, l'ancien Théâtre Saint-Jacques accueillera bientôt le Conservatoire de musique et d'art dramatique afin de regrouper l'ensemble des acteurs culturels dans le Vieux La Ciotat,

 

Rue Saint-Jacques

Adjacente à la rue de l'Ancien Hôpital, la rue Saint Jacques se situe au centre de l'Îlot Saint-Jacques.

Infos pratiques

Avenue de la Paix
13600 La Ciotat
France