Confrérie Saint-Jacques

Aix en Provence
Bouches-du-Rhône
Patrimoine jacquaire

Une confrérie Saint-Jacques apparait à Aix au XIVe siècle, régulièrement citée à partir de 1388. D'après Coulet, son recrutement est très diversifié : on y trouve à la fois des notaires, des macelliers (bouchers), des nourriguiers (bergers), des tisserands, des savetiers ou des fabricants de chandelles. Elle recueille des legs, parfois importants, jusqu'à la fin du XVe siècle ; elle est l'une des plus documentée de l'époque.

Animée et constituée par d'anciens pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle (du moins à l'origine), les membres de la Confrérie Saint-Jacques se donnaient pour mission d'accompagner leurs collègues défunts jusqu'à leur sépulture, afin de leur rendre un dernier honneur. Mais il arrivait que des personnes étrangères à la Confrérie la sollicitent, tel ce prieur des Augustins qui demandait en 1429 la licentia processionandi ; il ne semble pas que les Augustins aient un jour animé la Confrérie Saint-Jacques.

 

Certains testateurs demandaient parfois davantage qu'une simple participation des confrères au cortège funèbre. Ainsi cette demande originale de l'un d'eux qui souhaitait être porté en terre dans la caisse (atahuc) de la Confrérie. En 1399, des confrères de Saint-Jacques entretiennent un pauvre qu'ils nourrissent à leurs frais.

 

La Confrérie Saint-Jacques est l'une des rares à suggérer l'idée de mérites ou de bénédictions particulières auxquels un testateur désire être associé, ou associer un membre de sa famille. Son succès tient sans doute à ce thème spirituel qui raccrochait les confrères de Saint-Jacques aux problèmes et aux misères du temps. Les legs étaient conditionnés au fait que le testateur, ou son proche, devait être membre de la Confrérie pendant au moins dix ans (acte de 1409).

 

La fête de Saint Jacques était bien entendu célébrée par la Confrérie ; on y rappelait le rôle important des pèlerinages y compris ceux dont la vocation était plus régionale comme ceux de saint Honorat (église des Carmes) ou de Saint Antoine. 60 % des testaments recensés pendant cette période indiquent l'héritier invité à réaliser ou faire faire un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Galice. La demande semble d'ailleurs assez fallacieuse car rien n'obligeait la personne qui s'était rendue elle-même à Saint-Jacques-de-Galice ou à Saint-Antoine-de-Viennois de l'indiquer dans son testament. Sauf si son vœu s'étendait sur plusieurs années consécutives, ce qui ne devait pas être très fréquent. Il est probable que le testateur comptait plus sur l'efficacité de son vœu que sur son exécution pour le délivrer d'une faute ; il transmettait le plus souvent à son héritier la charge de s'acquitter d'une promesse qu'il n'avait pas lui-même tenue.

 

Certains testateurs précisaient que le pèlerinage serait fait par une "dévote femme" ou par une personne laissée au choix de l'héritier ou de l'exécuteur testamentaire. Un salaire est alors prévu pour celui qui partirait à Compostelle, versé en deux fois, une partie au départ et le solde au retour après présentation d'un document certifiant que le pèlerinage avait bien été accompli.

Infos pratiques

rue Espariat
13100 Aix en Provence
France