CHAPELLE ANCIENNE EGLISE ET ANCIENNE CONFRERIE SAINT-JACQUES

GRASSE
Alpes-Maritimes
Patrimoine jacquaire
Patrimoine matériel

 

Ancienne église Saint-Jacques

C'est à l'époque où le diocèse d'Antibes est transféré à Grasse (1244) qu'est instauré un culte à la Vierge (nativité de Marie) au sanctuaire voisin de Valcluse. Situé sur le territoire d'Auribeau, les pèlerins l'atteignent depuis Grasse par l'actuel quartier et chapelle Saint-Jacques puis… par la route de Saint-Jacques (D 609). La tradition pèlerine de Grasse, encore mal connue, est cependant très ancienne. L'église Saint-Jacques était celle des Templiers établis depuis 1176 pendant qu'une Confrérie Saint-Jacques se constituait aux Moulières (futur Quartier Saint-Jacques). Les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem succèderont aux Templiers après la disparition de l'Ordre en 1307. Bien plus tard, un parfumeur réputé (Chiris) construira son distilloire sur l'emplacement de l'église.

L'Ordre des Templiers, établis depuis le XIIe siècle, obtiennent en 1211 de Bertrand, évêque d'Antibes, l'autorisation de fonder une église et un cimetière proche de l'emplacement actuel du lycée Léon Chiris (chemin des Capucins, près de la gare SNCF). Plusieurs anecdotes nous sont parvenues :

Un conflit éclate en 1295 entre le commandeur et l'évêché de Grasse au sujet d'un criminel réfugié dans l'église Saint-Jacques des Templiers, accusé d'avoir tué un notaire près de la maison des Frères prêcheurs, d'où il avait été banni, et que l'official de l'évêque avait fait enlever par la force afin de le remettre entre les bras séculiers. Faisant alors valoir les privilèges d'exemption et du droit d'asile accordés à leur Ordre (charte de protection de 1247) dans le domaine soumis à leur juridiction, les Templiers finirent, après enquête, métrage des lieux et divers rebondissements, par récupérer le fugitif.

Au moment de l'arrestation des Templiers, vendredi 13 octobre 1307, l'inventaire de l'église Saint-Jacques montre toute la pauvreté de l'Ordre à Grasse : quelques ornements sacerdotaux et linges d'église, des livres et divers accessoires liturgiques pour les offices, des reliques des saints Barthélémy et Blaise, un cheval, deux cloches sur le clocher et deux autres, plus petites, dans l'église.

Au début du XIVe siècle, les Hospitaliers deviennent les détenteurs de l'église et de tous les biens appartenant aux Templiers ; ils les conservent jusqu'au XVIIe s. En 1605, l'Ordre des Capucins s'installe à Grasse et fonde un couvent auprès de l'église Saint-Jacques, démolie en 1761. Les bâtiments seront vendus comme bien national en 1793 à Antoine Chiris, parfumeur depuis 1768, afin d'y construite une distillerie puis une usine. La société Chiris deviendra l'entreprise de parfumerie la plus importante de Grasse qui, après avoir prospéré dans le monde entier, finira par disparaître. Une donation de janvier 1900 permettra la rénovation des locaux de l'avenue des Capucins pour y créer les "Hospices Chiris". L'église Saint-Jacques se trouvait à l'emplacement du distilloire.

 

Confrérie, église puis chapelle Saint-Jacques

Située au cœur du vieux hameau, sur l'ancien chemin d'Auribeau-sur-Siagne, se dresse toujours une chapelle Saint-Jacques entourée de quelques maisons et d'une ancienne ferme. Ce lieu de culte, qui donna son nom au quartier Saint-Jacques, fût édifié au début du XVIIIe siècle par la Confrérie Saint-Jacques.

Vendue comme bien national durant la Révolution et rendue au culte après le Concordat, la chapelle est rachetée par le marquis du Rouret ; un porche d'entrée sera alors annexé au bâtiment rectangulaire d'origine pour devenir une église. Un curé y est nommé en 1939, lequel sera logé au presbytère, chemin des Basses Moulières. L'église est restaurée en 1942 ; un campanile y sera élevé la même année en remplacement du petit clocheton. Elle restera en fonction jusqu'à la construction de Notre-Dame-des-Chênes en 1959. Redevenue chapelle, elle est aujourd'hui propriété privée.

 

Quartier et route de Saint-Jacques

Situé au sud-ouest de la commune, le quartier Saint-Jacques est constitué de divers lieux-dits comme le quartier des Moulières ou Molières (de moulièro, lieu bas où s'écoulent ou stagnent les eaux), ou encore du Couloubrier (Cf. Domaine Saint-Jacques, chemin du Vivier). Le quartier se développe à l'intersection de nombreuses voies très empruntées jadis par les pèlerins, notamment l'ancien chemin Roumiou (Cf. cadatre de 1810), l'actuel chemin des Chênes, et la route d'Auribeau, l'actuelle route de Saint-Jacques (D 609).   

Infos pratiques

Route d'Auribeau
D 609
06130 GRASSE
France