AVIGNON

Hôpital et ancienne Porte Saint-Jacques
AVIGNON
Vaucluse
Patrimoine jacquaire
Patrimoine matériel

 

Hôpital Saint-Jacques

C’est aux XIIe – XIIIe siècles qu’émergent un peu partout des « hôpitaux de pont », soit sur l’ouvrage lui-même, soit à proximité immédiate, sur la voie qui mène au pont. Ainsi à Avignon, où trois lieux d’accueil sont fixés au pont Bénezet. : le vieil hôpital des frères du pont, les malades et les « pauvres passants » peuvent être reçus.

 

A partir du dernier tiers du XIVe siècle, un nouvel établissement est fondé par le cardinal Ardouin près d’Avignon ainsi qu’un Hôpital Saint-Jacques implanté à la tête du pont sur la rive du royaume (Villeneuve- lès-Avignon, sur la rive droite du Rhône). Mais à côté des ouvrages de grande ampleur gérés par des œuvres, des ponts plus modestes, jetés sur de petites rivières ou de simples ruisseaux, sont accompagnés d’hôpitaux : aux Beaumettes près du pont sur le Calavon, à Orange près du pont vieux sur la Meyne ou à Mazan près du pont sur l’Auzon.

 

Plusieurs hôpitaux existaient déjà en Avignon aux XIVe et XVe siècles : Hôpital Petit en 1304 (10 lits), Notre-Dame du Pont-Fract en 1315 (30 lits), Rostang-Chaix en 1348 (13 lits), de Saze en 1434 (5 lits), Rencurel en 1461 (10 lits) et bien sûr l’Hôpital Sainte-Marthe et celui de Saint-Jacques en 1453 (5 lits). ; d’autres hôpitaux existaient à L’Isle-sur-la Sorgue (1398, 12 lits) ou à Valréas (1331, 14 lits), etc. En 1388 les 17 hôpitaux avignonnais en activité n’hébergeaient en tout et pour tout que 160 malades dont 59 dans les deux hôpitaux de Saint-Bénezet.

 

Les pèlerins bénéficiaient d’un régime de faveur. Nombre de « roumieux » et de pèlerins de Jérusalem faisaient étape à Avignon avant d’aller s’embarquer dans les ports provençaux. Lorsque la Terre sainte fut perdue, le flot des pèlerins vers Jérusalem se tarit peu à peu, mais celui vers Rome se renforça. Des hébergements spécifiques fleurirent alors, tant vers Rome que vers Compostelle. Avignon comptait deux établissements au vocable de Saint-Jacques : à Villeneuve (rive droite) et en ville, sans parler des Confréries Saint-Jacques installées à Apt, Orange, Mazan ou Pertuis ; sans doute ailleurs.

 

Un hôpital situé dans le palais épiscopal dédié à Saint-Jacques existait déjà avant l’installation de la papauté à Avignon (1309). Cet Hôpital Saint-Jacques, dit des Pèlerins, connut une certaine pérégrination au fur et à mesure des aménagements successif du Palais des Papes, notamment par Jean XXII en 1326 puis reconstruit durant les agrandissements de 1338-1339 dans un espace contigu. Plus tard, lors de l’aménagement des vergers, l’Hôpital Saint-Jacques semble avoir été transféré dans la région nord-est d’Avignon, vers la place des Trois-Pilats ; il est situé contre l’Hôtel de Rascas dans une maison vendue ou échangée par Guillelmo Berardi le 29 avril 1366 pour 360 florins : « Venditio facta per Guillermum Beraldi, domicela, de quoda … in quo hospitio hospitale s. Jacobi propre palatium Avinionem mutatum est ratione viridarii novi contigui dicto palatio, quodquidem hospitium situatum est propre domum quodam domini Bernardi Rascasii... »

 

Au XIVe siècle l’hôpital saint Jacques, dit aux Trois-Pilats, distribuait des repas aux nécessiteux sous un auvent triangulaire soutenus par trois piliers abritant une croix, d’où le nom de Trias Pilarias donné à la place.

 

En 1459 l’Hôpital Saint-Jacques, comme plusieurs autres avaient cessé toute activité, la plupart étaient en ruines. Cinq hôpitaux seulement furent conservés ; onze furent supprimés. L’hôpital de Rencurel (Notre-Dame de Nazareth) reçut le temporel des Hôpitaux de Saint-Jacques-aux-Trois-Pilats et d’Espagne et les ruines de Saint-Nicolas, avec décision de le reconstruire près du portail Imbert-Neuf « pour le bien des nombreux pauvres qui y affluaient ».

 

Portail Matheron

A deux pas de l’Hôpital Saint-Jacques-aux Trois-Pilats est fondé, en 1433, l’hôpital Notre-Dame-de-Nazareth au Portail Matheron, rendez-vous des pèlerins en marche vers Rome et Compostelle. Ce portail, percé dans l’ancienne enceinte d’Avignon, portait le nom d’une vieille famille du pays très engagée dans les affaires publiques d’Avignon et d’Aix.

 

Ce portail facilitait l’accès aux hôpitaux du secteur ; la rue du Portail Matheron actuelle, prolongée de part et d’autre par les rues de la Saunerie et de la Carreterie, conserve aujourd’hui son souvenir.

 

Ancienne Porte Saint-Jacques (Porte de l’Oulle)

Les fortifications qui ceinturent le vieux bourg d’Avignon ont été classées au Patrimoine mondial de l’Unesco ainsi qu’à celui des Monuments Historiques. La première enceinte construite par les Romains au 1er siècle at été remaniée et agrandie au XIIIe puis au XIVe siècle afin de protéger la ville des Grandes Compagnies.

16 portes, certaines d’origine, d’autres élargies ou percées, permettent d’accéder à la vieille ville. Elles ont changé plusieurs fois de nom au cours des siècles. Ainsi, l’ancienne porte Saint-Jacques, située au nord-ouest de la ville, face au Rhône et à l’île de la Barthelasse, construite au XIVe siècle, s’est successivement appelée Porte du Limas (XVe et XVIe siècles), Porte du Mail (XVIIe siècle), Porte Pie (1784) puis Porte de l’Egalité (1792) et de nos jours Porte de l’Oulle.

 

La porte originale du XIVe s. avait été reconstruite sur un alignement légèrement modifié en 1786 ; elle est définitivement détruite en 1900. Elle ouvre sur la rue Folco de Baroncelli : celui-là même qui rencontra Mistral en 1889 et devin un temps majoral du Félibrige. Celui qui lança le Pèlerinage des Gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer et qui envoya ses gardians à Paris pour lancer la grande tournée de Buffalo Bill avec son célèbre Wild West Show relancé récemment à Disneyland !  Un « personnage » provençal (avignonnais) incontournable.

 

 

Infos pratiques

place et rue Trois Pilats
84000 AVIGNON
France