ANCIENS HOSPICE ET HOPITAL SAINT-JACQUES

Anciens Hospice et Hôpital Saint-Jacques

 L'histoire de Cannes est indissociable de celle des îles de Lérins : Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, séparées de quelques coups de rames de la côte. D'abord simple village de pêcheurs, l'agglomération la plus proche, encore très modeste dans les tout premiers siècles de notre ère, était celle appelée Ad Horrea – aujourd'hui quartier Saint-Cassien – située sur la Via Aurelia à mi-chemin entre Forum Iulii (Fréjus) et Antipolis (Antibes) dans l'actuelle Mandelieu.

Durant la Pax Romana, l'Église étend son évangélisation. Vers le V^e s. les premiers anachorètes, autour de saint Honorat, venus majoritairement de la Méditerranée orientale par des voies maritimes régulières (Antibes Fréjus ou Marseille), s'installent sur les îles de Lérins. Leur aura deviendra telle que les pèlerins, venus de toute l'Europe, s'y précipiteront ; les pêcheurs installés sur la grève de Forville assurent leur passage.

C'est à cette époque qu'apparaît vers Saint-Cassien (Mandelieu) le premier établissement de soins, connu sous le nom d'Hospital Saint-Étienne, dont la mission était d'apporter soins et assistance aux pèlerins se rendant au monastère de l'île de Lérins. Selon une tradition locale, ce refuge pour pèlerins aurait été édifié par saint Nazaire, lui-même grand voyageur et évangélisateur de la Provence. Détruit au cours du XII^e s, l'Hospital sera reconstruit plus près de la côte, dans le petit village de pêcheurs, à quelques pas du port, sur l'emplacement de l'actuel marché de Forville ; il prendra naturellement le nom d'Hospice Saint-Honorat.

Après des années de prospérité, l'hospice finira par être abandonné. La ville de Cannes se développant sur le piton du Suquet à partir du XI^e s, un nouvel établissement voit le jour à ses pieds en 1816. Situé rue de la Rampe, à seulement quelques enjambées du port, on le nomme Hospital Saint-Jacques. Mais devenant rapidement trop petit, et sans doute trop vétuste, il sera démoli et rebâti plus haut (1876), au Suquet-même (rue Saint-Dizier), accolé à l'église Saint-Roch et sa chapelle Saint-Nicolas. Désormais régi par la Commission administrative des Hospices Civils de Cannes, l'Hospice Saint-Jacques deviendra "l'Hôpital de Saint-Dizier", tenu par des sœurs Dominicaines

Après le premier conflit mondial, Saint-Dizier n'est déjà plus adapté à la croissance de la population cannoise et des villes environnantes ; une nouvelle construction est engagée, dont la première pierre sera posée en 1921. C'est sous sa forme inachevée que l'Hôpital de Cannes traverse la seconde guerre mondiale ; il ne sera inauguré qu'en 1955 sous son nouveau nom d'"Hôpital des Broussailles".