ANCIEN HOPITAL SAINT-JACQUES
Ancien Hôpital Saint-Jacques (Hôtel-Dieu)
Les Templiers sont certainement à l'origine de l'ancien hôpital Saint-Jacques, antérieur au XIIe siècle. Après plus de six siècles de bons et loyaux services, un autre parfumeur grassois (Charabot) le transformera en entrepôt. La chapelle Saint-Jacques actuelle, sur la route d'Auribeau, pérennise bien seule la tradition jacquaire de la ville…
L'Hôpital Saint-Jacques, ou Hôtel-Dieu, s'élevait avant le XIIe siècle sur l'emplacement de l'actuelle fontaine des Dominicains, à la hauteur des 8-10 rue Jean Ossola, ou ancienne rue Droite (Deretta), principale artère de la ville médiévale.
À la sortie du Moyen-âge, les évêques de Grasse jouissaient d'une grande réputation de charité. Mgr Godeau signale en 1638, l'existence d'une "Maison Saint-Lazare". L'établissement rappelait le souvenir d'une ancienne maladrerie (léproserie) du XVe siècle, réunie à la fin du XVIe à l'hôpital Saint-Jacques et à d'autres établissements, tels l'hôpital Sainte-Marguerite ou l'œuvre de charité Saint-Pierre et Saint-Hilaire ; une Aumône générale y est fondée par l'église cathédrale de Vence en 1669. À l'emplacement, s'élèvera plus tard la parfumerie Roure, en bas de la rampe dite des Capucins. L'hôpital Saint-Jacques était alors l'établissement d'assistance le plus important ; les sœurs de la Visitation s'y installent en 1726. À la fin du siècle précédent avait été fondé l'Hôpital Général de la Charité dont la construction traina en longueur à tel point que la chapelle mit 80 ans pour être terminée et que l'établissement ne put être finalement confirmé qu'en 1783. On note encore l'existence d'un hôpital "de la Providence et des Incurables" fondé en 1726, ainsi qu'une œuvre de Miséricorde créée en 1680, dans la foulée d'un Mont-de-Piété fondé cinq ans plus tôt.
La chapelle Saint-Antoine est réunie à l'Hôpital Saint-Jacques en 1759, mais l'établissement religieux ne résiste pas à la Révolution. Jean-Joseph Hugues achète une partie du bâtiment pour y installer un atelier de parfumerie ; il y fonde officiellement son siège en 1817. L'autre partie de l'immeuble est acquise en 1832 puis quelques années plus tard, les immeubles avoisinants afin de concentrer sur le site l'ensemble de ses activités de parfumerie. La façade est embellie en 1881.
La ville de Grasse possède aujourd'hui les parties les plus anciennes de l'usine qui s'était déplacée dans la périphérie au début du XXe siècle, lorsque l'entreprise devenait Parfumerie Charabot & Cie. Triste destinée pour cet hôpital Saint-Jacques du centre-ville, devenu de nos jours simple entrepôt public.
Face à la fontaine de la rue Jean Ossola (nos 3 et 5), le sort de l'ancien couvent des Dominicains présents depuis la même époque (milieu du XIIIe s), resté lui aussi très actif jusqu'à la Révolution, ne semble pas avoir grand-chose à envier à l'hôpital Saint-Jacques.
Ayant perdu au cours des siècles son église et son hôpital Saint-Jacques, il ne reste à Grasse que la petite chapelle Saint-Jacques, aux confins d'Auribeau-sur-Siagne, délaissée des paroissiens, pour rappeler cette étape essentielle qu'était la ville médiévale sur les grands chemins de pèlerinage. À l'écart des itinéraires contempo-rains, boudée par les chemins de Grande Randonnée qui traversent l'Europe, le souvenir-même de saint Jacques, si l'on n'y prend garde, risque de disparaître à Grasse… Mais c'est la "modernité", Ironie du sort, qui vient à la rescousse : autour de la Mairie Saint-Jacques (annexe), se bousculent aujourd'hui l'école, la pharmacie, la Poste, la Bibliothèque, la boulangerie, la Caisse d'Épargne et le Crédit Agricole, et même un Casino Saint-Jacques !
Chaque premier week-end de l'année, une fête patronale de Saint-Jacques est organisée par la Mairie annexe du quartier autour d'une fête foraine, de spectacles divers et autres activités festives. Les voies de la Providence sont parfois impénétrables…