LA CROIX DE FER SUR LE CAMINO FRANCÉS

https://verscompostelle.be/cruz-de-ferro.htm

LA CROIX DE FER SUR LE CAMINO FRANCÉS

Par Pierre SWALUS
pierre.swalus@verscompostelle.be

 

Son nom :

Croix de fer en français, Cruz de Ferro en galicien, Cruz de Hierro en espagnol, Cruz de Fierro en léonais, mais aussi appelé Cruz de Fierru, de Ferreiro, de Ferruñoi ou de Ferruñoso par les locaux. (1)

Ce que c’est 

Un poteau de 5 m de haut surmonté d’une grande croix en fer situé au sommet d’un monticule de terre et de pierres.

Situation

Elle est située au point le plus haut du camino Francés, à 1504 m d’altitude, au col de Foncebadón, entre Foncebadón et Manjarin.

La croix

La croix actuelle est une réplique de la croix originale conservée, elle, au Palais épiscopal d’Astorga

Hypothèses concernant son origine

Elle pourrait être à l’origine un tas de pierres appelé Montes de Mercurio érigé à l’époque celtique et qui aurait été christianisée en la surmontant d’une croix.

Une autre hypothèse fait remonter son origine l’époque romaine comme repère marquant la limite de deux territoires différents : le Bierzo et la Maragateria ou entre les bassins du Duero et du Miño.

Une autre hypothèse encore est que ce genre de monticule aurait servi à marquer la limite d’un domaine à l’époque médiévale (1)

Le lieu pourrait aussi avoir été considéré à l’origine comme le lieu de résidence des morts et en signe de respect, les ouvriers agricoles saisonniers qui empruntaient cette route y auraient déposé une pierre.

Elle pourrait aussi avoir été placée là par Gaucelmo à l’époque ou il fonda les hospices de Foncebadon et Manjarin.

Elle pourrait avoir eu comme but de signaler l’emplacement de la route en cas de fortes chutes de neige.

ACTUELLEMENT

Elle est considérée comme le plus grand « humilladero » d’Espagne. Un humilladero est un lieu de prière ou de recueillement situé sur un chemin et pouvant être constitué d’une petite chapelle ou d’un petit oratoire, ou par une simple croix souvent situé à un carrefour.

Elle est devenue un lieu emblématique du chemin de Saint-Jacques.

Beaucoup de pèlerins s’y recueillent et presque tous y déposent une pierre (souvent emporté de chez eux, mais parfois simplement ramassée sur le chemin).

Par la, ils veulent signifier qu’ils souhaitent se dépouiller de ce qui les gêne, qu’ils souhaitent se décharger des fardeaux qui encombrent leur vie, qu’ils se déchargent de leur peur et de leurs soucis.

Certains y laissent des messages : prière, souhait ou engagement.

Pour d’autres, déposer une pierre, c’est simplement laisser une marque de leur passage.

LE MONTICULE EST TRÈS PROBABLEMENT ENTRETENU

Sans en avoir une preuve, il est presque certain que le monticule est entretenu et que régulièrement on en retire de nombreux mètres cubes..

Si ce n’était pas le cas le monticule serait beaucoup plus important. Voyons pourquoi.

En 2024, un peu plus de 77.000 pèlerins sont passés par la croix de fer. Si chacun y dépose une petite pierre et si celle-ci fait ± 8 cm³ et pèse en moyenne ± 25 gr, cela représente au total : 616 m³ et 1925 tonnes, soit un cône de plus de 5 m de haut et de plus de 21 m de diamètre !

CHAPELLE DE SAINT-JACQUES

En 1982, un petit Hermitage dédié à saint Jacques à été construit sur le site :

 

LA CROIX DE FER N’EST PAS LE SEUL MONTICULE DE PIERRES (1)

Cet autre tas de pierres se trouve à quelques centaines de mètres de la croix de fer : Il est plus impressionnant que celui de la croix de fer.

On est en droit de se demander si le chemin initial vers Compostelle ne passait pas là

1. CAMPOS Juan Carlos, L’autre croix de fer, en ligne sur le site La tierra de los Amaros, https://tierradeamacos.blogspot.com/2013/02/la-otra-cruz-de-ferro.html