Histoire de Compostelle

Histoire et légende
de Saint Jacques

Le Nouveau Testament mentionne trois personnages portant le nom de « Jacques » :

  • Jacques, fils de Zébédée et de Marie Salomé, frère de Jean, dit le Majeur,
  • Jacques, fils d’Alphée, dit Jacques le Petit,
  • Jacques, le frère du Seigneur.

Un autre Jacques a également une grande importance : l’auteur de I’Épitre de Jacques (incluse dans le Nouveau Testament) et du Protévangile de Jacques (Évangile apocryphe). Au Moyen-Âge, tous ces saints sont souvent confondus par les fidèles en un seul qu’ils nomment « saint Jacques apôtre ».

Jacques le Majeur, vénéré à Compostelle, apparait comme un des compagnons préférés de Jésus avec Jean et Pierre. II assiste à la Transfiguration au Mont Thabor, à la résurrection de la belle-mère de Pierre et de la fille de Jaïre, il est prés de Jésus au Jardin des Oliviers. En 44, le roi Hérode Agrippa leur ordonne qu’il soit décapité, faisant de lui le premier apôtre martyr.

Alors commence la légende : il a converti le magicien Hermogène ; sur le chemin du martyre, il guérit un paralytique qui implore son pardon ; Josias, qui le tenait par une corde, se jette à ses pieds et lui demande le baptême.

Au VIle siècle, des textes sur la vie des apôtres mentionnent le voyage et la prédication de Jacques en Hispanie (Espagne), d’autres en Hybernie (Irlande).

La légende de Compostelle,
la naissance du Pèlerinage

Depuis le Vllle siècle, saint Jacques est vénéré comme patron de l’Espagne. C’est au IXe siècle qu’est annoncée la nouvelle de la découverte de son tombeau en Galice. Un ermite nommé Pélage vit, plusieurs nuits de suite, une lumière au-dessus d’un buisson.

Guidé par cette étoile, il découvrit un escalier souterrain menant à un tombeau. Il appela l’évêque d’Iria Flavia qui, après trois jours de jeûne et de prières, déclara qu’on était en présence de la sépulture de saint Jacques et fit construire une première église sur le site. Ce lieu devint Compostelle (d’où une étymologie courante du nom : « Le champ de l’étoile »). Dès l’annonce faite, arrivèrent les premiers pèlerins des environs.

Au Xe siècle la renommée de Compostelle dépasse déjà la Galice : l’évêque du Puy-en-Velay, Godescalc, vient en 951, et le duc Guillaume V d’Aquitaine (993-1030), qui selon son biographe, « Les années où il n’allait pas a Rome, faisait en compensation un voyage de piété à Saint-Jacques de Galice ».

Le Codex Calixtinus

Le Codex Calixtinus

Dans un manuscrit connu sous le nom de Codex Calixtinus (livre de Calixte) est rassemblée toute l’histoire de saint Jacques telle qu’elle s’était constituée depuis le IXe siècle.

Le Livre I est un volumineux ensemble de messes et sermons, le Livre II contient le récit de vingt-deux miracles, le Livre III raconte la Translation du corps de saint Jacques en Espagne, le Livre IV (connu sous le nom de Chronique de Turpin), est l’histoire de Charlemagne venant délivrer le tombeau de la domination musulmane. Un dernier Livre, sans doute rédigé à Compostelle, évoque des chemins pour venir au sanctuaire (ce Livre, édité en 1882, a été considéré comme un guide à l’usage des pèlerins mais n’avait été que très peu diffusé). C’est la Chronique de Turpin, très connue dans l’ensemble de l’Europe, qui a été le principal vecteur de diffusion de la notoriété de Compostelle.